Accueil A la une «Mille et un posters» les 16, 17, 18 février 2024 au CinéMadart : La salle expose sa collection d’affiches

«Mille et un posters» les 16, 17, 18 février 2024 au CinéMadart : La salle expose sa collection d’affiches

 

Au menu, des affiches criardes, classiques, kitchs, sobres, sur base de peinture, de dessin, ou de photographie, vintage, récentes, de toute époque, de tout genre…avec, entre autres, les créations d’Eyyam Ellulu qui revisite l’âge d’or du cinéma égyptien.

«L’art de l’affiche de cinéma est de réduire en une image ce que le metteur en scène a réalisé en 350.000», disait Stanley Kubrick. Et ce n’est rien de le dire, une affiche efficace doit être vite mémorisable par le public et donner très précisément une idée des codes du film. En gros, on doit d’un coup d’œil pouvoir identifier de quel type de film il s’agit.

Pendant longtemps, l’affiche de cinéma a été le principal outil promotionnel d’un film. Les studios lui consacraient donc un budget conséquent, et faisaient appel aux artistes les plus talentueux pour distinguer un film de ses concurrents.

Parmi les affichistes occidentaux qui ont le plus marqué l’histoire de l’affiche de cinéma, on peut citer Roger Soubie, Boris Grinsson, Jean Mascii, Saul Bass, Robert McGinnis ou encore Drew Struzan.

Grâce à ces artistes de talent, les affiches de cinéma s’émancipent de plus en plus des codes de l’affiche publicitaire classique. Elles gagnent en originalité et deviennent de plus en plus attractives pour les esthètes et les cinéphiles. C’est ainsi qu’apparaissent les premiers collectionneurs d’affiches de cinéma.

A mi-chemin donc entre œuvre d’art et objet de promotion, l’affiche est apparue en France alors que le cinéma n’en était qu’à ses débuts. Dès lors, Jules Chéret et Marcellin Auzolle font la promotion de l’invention des frères Lumière en utilisant des lithographies de style Art Nouveau, avec des couleurs vives et des personnages illustrés jusque dans les moindres détails. D’ailleurs, l’illustration faite par Auzolle, pour la promotion du Cinématographe Lumière / l’Arroseur Arrosé en 1896, est considérée comme la toute première affiche de cinéma au monde.

Aux USA, avec l’essor d’Hollywood après la Première Guerre Mondiale et les premiers longs métrages, les affiches ont commencé à mettre en avant le casting (ou la star), le nom du réalisateur, le titre du film et un résumé de l’intrigue. Elles ont continué à être imprimées en utilisant la lithographie en couleurs, la seule technique capable de produire des illustrations de haute qualité à l’époque, bien que coûteuse. Souvent, les affiches présentaient des portraits des acteurs, mais pour des stars comme Charlie Chaplin, Marlene Dietrich, Marylin Monroe ou Audrey Hepburn, l’affiche entière était consacrée à leur photo, donnant ainsi naissance au star-système.

La quantité d’affiches nécessaires pour la promotion des films augmente en même temps que le nombre de salles de cinéma. Au fil des années, les modes d’impression se modernisent pour permettre une production d’affiches plus industrielle : à la sérigraphie succède la lithographie, puis l’offset dans les années 1950, technique d’impression aux couleurs moins riches que la lithographie mais aux tirages supérieurs.

La photographie fut introduite dans la conception des affiches à la fin des années 50, grâce au remplacement de l’impression lithographique par l’impression offset qui facilite l’emploi du photomontage. Pour les distributeurs, la création d’affiches de cinéma par photomontage présente l’avantage d’être moins chère et plus rapide que l’illustration. Mais cette technique artistique est aussi plus restrictive que l’illustration en termes de création originale, même si le photomontage a aussi donné lieu à de très belles affiches.

Cette modernisation de l’affiche a engendré une hyper-standardisation des visuels, avec des affiches de cinéma qui se ressemblent de plus en plus. Quelques exceptions ont cependant renversé, heureusement, cette tendance, avec des affiches dont l’originalité et la beauté ont fait parler d’elles et des films qu’elles promeuvent bien après leur sortie en salle, contribuant, ainsi, à leur notoriété.

Cela fut possible grâce à l’audace de certains distributeurs et au poids de certains réalisateurs (comme Stanley Kubrick) que l’on consulte pour le choix de l’affiche et qui vont donc lui apporter leur sensibilité artistique, et bien, entendu, à de grands artistes affichistes dont Drew Struzan, Laurent Lufroy, Jean-Claude Floc’h, Gilles Vranx.

Avec l’augmentation du nombre de films en salle, la concurrence a conduit à la diversification des outils promotionnels : bande-annonce, presse, radio, télé et internet deviennent des médias courants de promotion du film, réduisant mécaniquement le budget dédié à l’affiche de cinéma, qui reste, néanmoins, un support essentiel de la promotion du film et qui n’est pas près de disparaître.

L’affiche finira, sans doute, par ne plus être diffusée en format papier et sera projetée sur des écrans à l’entrée des cinémas, comme on peut le voir déjà dans les plus grandes salles du monde.

Le format papier continuera, quant à lui, à enrichir les collections des cinémathèques, des cinéphiles et des collectionneurs. Exposées ou stockées, voire restaurées et entoilées par un professionnel, des affiches exposées en salles peuvent traverser le temps et témoigner d’un film, d’un art et d’une époque.

C’est autour de cet aspect collector, que le CinéMadart organise, les 16, 17, 18 février prochains, une exposition de «Mille et un posters» de films qui ont été projetés à la salle ainsi que des affiches de collections privées.

Au menu, notent les organisateurs, des affiches criardes, classiques, kitchs, sobres, sur base de peinture, de dessin, ou de photographie, vintage, récentes, de toute époque, de tout genre… avec, entre autres, les créations d’Eyyam Ellulu qui revisite l’âge d’or du cinéma égyptien.

L’annonce de l’événement est accompagnée par un poster inspiré de l’affiche du film de l’Egyptien Mohamed Abdelaziz «Alf boussa w boussa».

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